Depuis mon arrivée à titre de directrice générale de l’agence Codmorse, je me questionne beaucoup sur notre mode de travail. Nous n’avons plus de bureau, nos employés sont donc tous en télétravail et ont la possibilité d’accomplir leurs tâches de n’importe où dans le monde.

Je réfléchissais depuis un moment sur le nouveau mode de travail post-covid et j’en ai parlé avec Camille qui avait la même vision que moi. J’ai réalisé que je n’avais plus envie de travailler des heures de fou comme au début de ma carrière. J’ai aussi réalisé que moi, la semaine de 35 h / 9 à 5 du lundi au vendredi, bin je n’y crois pas. Ce n’est pas vrai que je suis créative et productive 35 h par semaine dans un horaire bien précis. Et je suis pas mal sûre que rares sont ceux qui le sont réellement, surtout quand notre job demande du jus de cerveau créatif. Cet horaire de travail a été inventé à une autre époque pour limiter les horaires de travail insensés imposés aux ouvriers de la révolution industrielle. Je ne me lancerai pas dans un cours d’histoire, mais selon moi, c’est dépassé. Expliquez-moi donc pourquoi, en 2022, c’est encore notre norme, surtout dans des rôles créatifs qui s’accomplissent devant un ordi.

Depuis ma maîtrise en gestion, je m’intéresse particulièrement à la gestion des ressources humaines, je me suis notamment penchée sur les bouleversements créés par l’arrivée de la génération Z sur le marché du travail. En tant que millénariale des 90’s, je vois déjà une espèce de cassure entre ma vision des choses et celle de la génération de mes parents. Mais les Z, woah! On parle de ghosting de nouveaux employeurs, d’exigences d’horaires flexibles, de meilleure conciliation travail/vie personnelle. Les jeunes veulent travailler pour vivre et pas le contraire. 

Bref, à la lumière de tout ça, je me suis demandé comment Codmorse pouvait être plus attirante lorsqu’on a des postes à combler et comment on peut permettre à nos employés actuels de mieux profiter de leur vie tout en donnant le meilleur d’eux-mêmes au travail, sans sacrifier le service aux clients évidemment ni la santé mentale de quiconque.

Nous avons donc choisi de tester une solution que je convoitais depuis un moment : la semaine de 4 jours. Ainsi, le vendredi, le bureau est fermé, sauf en cas de grosse urgence client. On garde une conversation Google avec les notifications allumées pour attraper les dossiers qui méritent une attention immédiate. À part ça, eh bien, on chill. Ça donne une journée tranquille dans la semaine pour faire du sport, partir en randonnée, faire du ménage ou autres corvées afin de mieux profiter de la fin de semaine, etc. Personnellement, je me sentais comme une élève qui fait l’école buissonnière lors de notre premier vendredi off. Et en toute honnêteté, rendue le lundi matin, j’avais hâte de rouvrir mon ordi. Je ne me sentais pas du tout comme lors d’un lundi matin « normal ». J’espère que le feeling va durer!

Pour mettre en place ceci, nous avons mis en place quelques barèmes. Tout d’abord, on n’impose pas un nombre d’heures à travailler dans la semaine. À quoi bon de toute façon, si on n’a pas de feuilles de temps et que tout le monde travaille de la maison? Ta job est finie, tout est géré? Parfait, tu peux arrêter de travailler. L’inspiration ne vient pas sur un truc pas trop urgent? Ça ira mieux plus tard, va faire le tour du bloc pour stimuler tes neurones. J’ai tout de même prévenu les employés qu’on devait tous garder une certaine flexibilité pour que l’expérience fonctionne. Si on est dans un méga crunch avec plusieurs livrables urgents et que ce n’est pas possible d’y arriver en 4 jours, utilisons le vendredi! Si on a besoin de parler à un client, mais qu’aucune plage horaire ne fonctionne du lundi au jeudi, utilisons le vendredi! Tout le monde était bien d’accord et emballé par le projet.

Nous avons de la chance d’être dans une petite équipe à échelle humaine où ça demeure assez facile de suivre les dossiers de tous un chacun. Nous avons l’agilité nécessaire pour mettre en place facilement ce genre d’initiatives et se revirer de bord si ça ne fonctionne pas… mais pour ma part, je suis très confiante que ça va fonctionner! Je vois une hausse de mobilisation, de bonne humeur, de créativité et aucune baisse de productivité poindre à l’horizon. En fait, d’autres entreprises ont commencé à tester la semaine de 4 jours en France et ailleurs, et on observe que la productivité en est augmentée.

De notre côté, on vient tout juste de commencer, on vous tient au courant de la suite!